Audio On Line - H-Fi de Prestige (JM Reynaud Atoll Electronique B&W Elipson)

Enceintes JM Reynaud Opus

 

Date de sortie : 1983

Cette fiche provient de documents qui m'ont été transmis par de nombreux internautes, par l'auditorium Enceintes et Musiques (78) et Martin Image et Son (14).

Les photos ont été prises chez Martin Image et Son à Caen, avec leur amicale autorisation.

Prix indicatif : 10000 F

Type : colonne
3 voies 3 haut-parleurs

Informations provenant de la doc technique officielle JMR Opus

Jean-Marie Reynaud OpusCe reproducteur sonore de haut niveau est le résultat d'une étude menée sur l'influence de la géométrie d'une enceinte acoustique sur ses coordonnées polaires et sur sa réponse impulsionnelle. L'analyse du comportement vibratoire a débouché sur une architecture originale et l'utilisation, pour la tête médium-aigu, d'un nouveau matériau : le G.R.C., qui est un mélange de fibres de verre et de ciment aux caractéristiques d'inertie très élevées. Les dimensions des panneaux constitutifs du caisson de grave et leur épaisseur ont été choisies afin d'obtenir une résonance diffuse du système. Grâce à la géométrie arrière triangulaire, la réflexion des ondes planes sur la face opposée à celle supportant le haut-parleur a été toujours le cas avec des parallélépipèdes conventionnels, comme une suite d'impulsions courtes et répétitives d'amplitude décroissante, mais comme une impulsion longue et continue de très faible amplitude qui n'a aucune incidence sur le comportement dynamique du haut-parleur. Celui-ci est par ailleurs chargé par un contre baffle interne qui élimine l'influence des ondes stationnaires au voisinage de sa suspension et contribue ainsi à la diminution de sa distorsion.

Les trois transducteurs constituant le système ont été choisis en fonction de critères d'équivalence en matière d'accélération et de leur excellente linéarité naturelle ce qui permet d'utiliser l'OPUS en bi- ou tri-amplification. Sa très faible directivité, le phasage dynamique des trois voies et le filtrage très élaboré procurent une écoute très homogène et assurent une très grande vérité des timbres. L'OPUS est disponible soit en finition blanc cassé soit en placage noyer naturel satiné (les têtes en G.R.C. sont peintes soit en blanc cassé ou en brun).

WOOFER

Transducteur de 215mm à membrane de polypropylène et suspension PVC.

Saladier en magnésium injecté.

Bobine mobile de 26mm bobinée sur support aluminium.

Induction : 12500 Gauss

Résonance : 35 Hz

Diamètre de l'aimant : 80mm

 

MEDIUM

Transducteur de 120mm à membrane à profil exponentiel très ouvert.

Traitement de surface afin d'homogénéiser la propagation du signal, suspension périphérique plane en mousse synthétique.

Saladier en magnésium injecté.

Induction : 10500 Gauss

Résonance : 60 Hz

Diamètre de l'aimant : 80mm

 

TWEETER

Dôme hémisphérique de 19mm en matière synthétique moulée.

Bobine mobile une couche baignant dans un entrefer ferrofluidé.

Induction : 14000 Gauss

Diamètre de l'aimant : 60mm

 

FILTRE

Du troisième ordre à pentes symétriques à 18 dB/octave.

Raccordement 600 et 6300 Hz.

Utilisation de selfs à air imprégnées et de condensateurs au papier métallisé.

Possibilité d'isolation totale des trois haut-parleurs pour l'utilisation en tri-amplification active.

Isolation du haut-parleur de grave et conservation de la cellule de filtrage médium-aigu pour l'utilisation en bi-amplification active.

Isolation des cellules de filtrage grave et médium pour l'utilisation en bi-amplification passive.

 

ENCEINTE ACOUSTIQUE

Réalisée en deux éléments, elle assure un découplage entre la caisson de grave et la tête médium-aigu.

CAISSON DE GRAVE : Système bass-reflex optimalisé. Forme octogonale irrégulière et utilisation d'aggloméré de 23mm à haute densité de qualité label. Charge fuyante du haut-parleur évitant les effets de bord.

TÊTE MEDIUM-AIGU : Géométrie optimisée pour un écoulement très régulier du signal et utilisation du G.R.C. (fibre de verre et ciment). Calage dynamique des deux haut-parleurs.

Galerie photo

JM Reynaud OpusJMR OpusJMR Opus

JM Reynaud OpusJMR OpusJMR Opus

JMR Opus bornierJMR Opus

Banc d'essai paru en novembre 1983 dans le magazine SON MAGAZINE n°150

"Le ramage vaut le plumage" (Gilles Le Doré)

Ce cyclope ventru est la dernière application que nous a concocté l'illustre Jean-Marie Reynaud. Dessin et desseins confondus, cette enceinte va encore prouver qu'en acoustique, structure et fonctions sont très liées.

Si l'on en croit nos confrères français (nota Audio On Line : le magazine est belge) voire européens (allemands et danois), l'enceinte Jean-Marie Reynaud Opus fut l'objet le plus remarqué au cours du dernier Festival du Son. A plusieurs reprises on a retrouvé sa silhouette insolite à la une des revues spécialisées, ou engagée dans un banc d'essai descriptif très détaillé. Il est vrai que cette enceinte aux formes curieuses séduit déjà beaucoup, ne serait-ce que par les interrogations qu'elle suscite, physiquement. A de rares exceptions près, on n'a vu un objet s'adresser, littéralement, à son observateur : et c'est ce que fait cette Opus, qui tient un véritable langage visuel et suggestif. Mais, par formes et structures interposées, n'est-ce point le message de son concepteur ?

Pulsions. L'Opus est née, dit-on, de recherches assez poussées sur l'influence de la géométrie de l'enceinte acoustique sur l'homogénéité de son rayonnement spatial et sur la qualité de sa réponse impulsionnelle. Un vaste programme donc, puisqu'il est toujours question de réaliser le système la plus linéaire possible, mais dans des modes de fonctionnement extrêmes cette fois-ci : signaux impulsionnels pour la plupart, mesures et écoute dans un angle solide très ouvert. Compte tenu de ce mode d'analyse, on comprend que le choix des trois haut-parleurs n'a pas dû être une mince affaire : il s'agissait au demeurant, de trouver trois transducteurs compatibles, en premier lieu, mais possédant des caractéristiques équivalentes en ce qui concerne leur facteur d'accélération et de leur linéarité en fréquence dans leur zone de fonctionnement choisie et même au-delà. Nous verrons, par la suite, que ce choix a également permis d'envisager plusieurs configurations de fonctionnement originales pour cette nouvelle enceinte.

Aérations. Tout comme certaines anglaises réputées, l'Opus est en fait constituée d'un caisson de graves sur lequel vient se poser une tête médium-aigu ; une solution qui donne, en général, d'excellents diagrammes de directivité (Kef 105, B&W 851, etc.), par absence de surface réfléchissante au voisinage des membranes de haut-parleurs. Dans le cas qui nous intéresse, on remarque que cette conception est appliquée de manière radicale, puisque, hormis la plaque de fixation du tweeter à dôme, rien ne vient perturber le rayonnement de chacun des transducteurs : les seules surfaces existantes sont situées derrière les haut-parleurs et elles engendrent des volumes aux formes douces et élancées, ce qui confère l'aspect aérodynamique de la tête, bien sûr, mais une aération certaine autour des haut-parleurs. Cette tête est réalisée en GRC (Glass Reinforced Concrete ?), ciment armé de fibre de verre, matériau utilisé sur les B&W 801 et 802, qui possède une très grande inertie. Sa forme résulte bien sûr de l'étude du rayonnement externe des haut-parleurs, mais elle permet aussi de constituer une charge adéquate au rayonnement arrière du médium, sans ondes stationnaires, donc sans résonances. La Tête supporte deux haut-parleurs relativement connus, un médium de 120mm à membrane au profil exponentiel très ouvert, traité superficiellement, avec suspension périphérique en mousse synthétique. Sa bobine mobile possède un diamètre de 26mm et est réalisée sur support aluminium. Le tweeter, quant à lui est un mobile à dôme hémisphérique de 19mm en matière synthétique moulée, dont la bobine mobile baigne dans un ferrofluide. Ces deux transducteurs se relaient vers 6000Hz, avec une pente électrique de 18dB/octave, et un décalage spatial pour une mise en phase correcte à cette fréquence. On remarquera les précautions qui ont été prises au niveau du découplage mécanique des différents transducteurs entre eux : fixation souple de tweeter, et isolation de la tête vis-à-vis du caisson de l'enceinte grave.

Géométrie. Ça continue : le caisson de basses a également été dessiné de telle manière qu'il n'engendre pas de résonances pointues (de forte amplitude et bien localisée en fréquence) mais une résonance diffuse ; ainsi la structure classique en parallélépipède a été écartée au profit d'une section octogonale irrégulière, décomposée comme suit : trois pans en face avant, trois pans en face arrière, un de chaque côté (comptine connue, je sais). La charge arrière, de forme triangulaire, évite la formation d'ondes stationnaires en régime continu et les trains d'ondes parasites en régime impulsionnel. Le panneau avant, également triangulaire, évite les effets de bord par bafflage minimal du haut-parleur de grave. De même un contre-baffle interne, disposé au voisinage de la suspension du woofer, élimine les effets des ondes stationnaires. L'ébénisterie, s'il s'agit encore de ce corps de métier, est extrêmement soignée et réalisée dans de l'aggloméré de 23mm d'épaisseur. Le revêtement externe contribue lui aussi par sa nature à l'annihilation du rayonnement parasite et à l'étanchéité du caisson, laquelle s'avère prise en défaut au niveau des bornes de raccordement. Le transducteur de grave associé à cette ambitieuse structure est un modèle de 215mm de diamètre, à membrane polypropylène, suspension PVC et saladier en magnésium injecté. La charge, à proprement parler, en dehors des subtilités susmentionnées, est du type bass-reflex optimalisé, avec évent tubulaire. Techniquement, on voit que rien n'a été laissé au hasard, que chaque détail a été pensé de manière analytique, localement, mais que toute option résulte d'une étude de synthèse prenant en compte le reste de l'enceinte, véritable contexte de l'expression de chaque élément.

Séparations. Mais l'originalité ne s'arrête pas là. Fort du choix judicieux des transducteurs équipant l'Opus, son créateur a jugé que leur linéarité était suffisante pour permettre une utilisation de l'enceinte en filtrage actif, selon plusieurs modalités : bi-amplification à filtre actif, bi-amplification à filtrage passif, utilisant le filtre de l'enceinte, et tri-amplification. Si l'on fait abstraction des moyens à mettre en oeuvre, notamment en ce qui concerne l'électronique "active", l'exploitation de ces diverses possibilités est assez facile, puisque à chaque configuration correspond un câblage particulier du bornier à l'arrière de l'enceinte. Ce bornier comprend, outre les connexions d'entrées, des cavaliers qui, une fois retirés, permettent l'accès direct à chacun des haut-parleurs. Un système analogue permet aussi l'accès à chaque section de filtre, dans les cas de bi-amplification active ou passive. Un schéma très explicite rend compte des différentes possibilités avec, comme il se doit, de pertinentes remarques au sujet de la phase relative de chaque voie.

Profondeur. Tous ceux qui se sont rendu au Festival, ont pu, dans d'excellentes conditions, écouter ces enceintes, utilisées de la manière la plus classique qui soit. Déjà, l'impression auditive qui émanait de ces étranges colonnes se résumait en deux termes : profondeur et transparence. C'est surtout, à notre avis, la section médium-aigu qui procure les extases les plus fines, ce qui expliquerait les avis recueillis : on a vraiment l'impression que le message sonore se répand en trois dimensions, dans un volume très large autour des enceintes : l'absence de confinement acoustique, du point de vue psychique, pousse à regarder au-delà de l'enceinte , une fois l'instrumentaliste ou le vocaliste localisé (ce qui est difficile parfois, tant le design de l'Opus accroche l'oeil). Très à l'aise sur les formations classiques (quartet de musique de chambre), elle sait également reconstituer dans ses exactes proportions l'enveloppe sonore, la dimension d'uns soliste isolé (piano en particulier). du point de vue timbre, on note quand même un penchant léger pour l'aigu, que le plus rudimentaire des correcteurs de tonalité saura compenser. Pour finir, sachons que l'utilisation de la biamplification passive n'apporte que peu aux qualités de cette enceinte. Seuls les modes biamplification active et triamplification apportent encore de surcroît de définition, surtout dans le bas-médium (meilleur amortissement ?). Mais compte tenu du surplus financier qu'induit nécessairement ces modes, on doute un peu de leur rentabilité. A vous de juger.

* Son Magazine a aimé : les idées ayant guidé l'élaboration, leur application rigoureuse, la vue très synthétique des problèmes, l'écoute en général.

* Son Magazine a regretté : une petite fuite au niveau du bornier d'entrée.

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